Diapason octobre 2009
5 diapason
Après deux récents programmes Byrd (Ramée) et Cabanilles (Aeolus, Diapason d’Or), aussi exigeants que passionnants, Léon Berben revient sur des chemins plus courus. Aussi célèbres que l’orgue d’Alkmaar, les toccatas pour orgue et pour clavecin de Bach sont ici astucieu
sement mises en parallèle, ce qui permet d’en apprécier l’extrême diversité de composition en meme temps que les sources d’inspiration communes (la toccata du sud et du nord de l’Allemagne, le concerto oitalien). Face à ce double corpus, Berben ne pouvait se contenter de la trop courante alternative entre virtuosité spectaculaire pour les passages “libres” et jeu roboratif pour les fugues ou les sections concertantes. Chaque pièce est donc soigneusement différenciée par le choix d’un affect bien pose (subtile gravité de la Toccata en mi mineur par example) ou par une option interpretative audacieuse (Adagio de la Toccata en sol majeur transfigure par l’ornamentation de l’interprète). L’excellence habituelle de Berben fait le reste: son sens du détail, son inventivité, sa finesse de toucher et l’entrain qu’il arrive à imprimer à ces vastes fresques lui permettent de renouveler de fond en comble notre connaissance d’une pièce aussi rebattue que la Toccata pour orgue en fa(...).Xavier Bisaro
